Elle court Eli' à travers les couloirs qui lui paraissent étroits. Elle n'en peut plus de tout ça, de cette rancune qui tombe sur elle et les autres membres de sa famille dès qu'il y a un soucis. Ce n'est pas toujours leur faute et elle se doute qu'il y a un lien avec ceux nommés "Vertus". Pas qu'elle ne les aimes pas, non, elle ne les porte juste pas dans son coeur. Certes c'est pareil d'un certain point de vue, mais pour elle non.

- C'est pas vrai...

Elle bifurque, ouvre une porte et fait face à un garçon plus jeune qu'elle. Elle bout intérieurement, mais préfère battre en retraite. Tant pis pour les règlements de compte. Ses pieds continuent leurs courses effrénées, son souffle devint rapide tant elle ne fait pas de pauses et continue inlassablement à travers les couloirs sinueux.

- Où sont les autres...

Pourquoi Vatican ne veut-il pas nous croire quand on lui dit quelque chose ? Cette pensée l'obsède durant sa course, ses pieds nus glissent sur le sol et lorsqu'elle entâmes la descente d'un escalier sa cheville l'abandonne lâchement ainsi que son souffle. Aucun son ne peut quitter sa gorge alors qu'elle chute en direction du sol en marbre blanc, ses yeux se ferment et elle attend un choc qui... Qui ne vient pas ? Enfin si, mais moins rude que prévu.

- Outch...

Ce mot qui quitte ses lèvres en même temps qu'une tentative de respiration ratée, elle se relève difficilement avec un râle de douleur. En fait, sa cheville vient de prendre un abonnement pour des soins... Elle tente de voir sur qui elle est tombée sans succès tant sa vue est brouillée. Je n'aurai pas du courir autant. Pense-t-elle cette fois avant de se relever en titubant et de tendre sa main en direction de celui qui lui a servi d'amortisseur improvisé, sans le voir pour le moment.

- Je... Je suis désolée...

Cette voix innocente et enfantine qui la quitte finira un jour par la quitter, même si elle ne le pense pas, qu'elle n'espère pas que cela arrivera.

Le petit garçon erre dans les couloirs. Il a un but en tête, et continue de marcher en tenant une sacoche rouge aux bordures d’un jaune éclatant. Parfois, il s’étonne en voyant les portes en ouvrant doucement sa bouche de surprise. Il n’a pas réellement l’habitude de sortir se balader dans cet établissement, bien qu’il ait droit à un peu de liberté.

- E-Excusez-moi…

L’adulte l’ignore, l’enfant baisse la tête et continue sa route. « Elle ne doit pas être loin… » Se met-il à penser. Sa petite promenade l’emmène près des escaliers disposés sur le grand sol marbré de couleur blanc. Une fierté, d’ailleurs, de l’établissement.

Albert entend cependant un bruit, et lève la tête : il se fait écraser au sol et admire à présent le parterre à un centimètre du sol.

- Je… Je suis désolée… s’exclame la petite voix enfantine et innocente d’une jeune fille.

L’enfant lève la tête, et aperçoit la main tendue vers lui. Il hérite d’un petit sourire et la prend volontiers. Les deux petits sont à présent relevés et l’être masculin se rattache sa queue de cheval miniature.

- Elizabeth ! Qu’est-ce que tu fais ? s’exclame-t-il.

La prise de main fut faite, les deux êtres sont à présent debout face à face. La respiration de la fillette est toujours trop rapide à son goût, elle se frotte les yeux afin de voir un peu mieux et ce fut finalement la voix qui lui donna l'indication de son interlocuteur.

- Elizabeth ! Qu’est-ce que tu fais ? S’exclame-t-il.

Albert. Son cousin et le vice de l'avarice se trouve face à elle. Eli' n'a pourtant pas souvenir de l'avoir croisé souvent dans ses couloirs auparavant, elle veut dire quelque chose, la tête lui tourne un instant et elle fini par ouvrir la bouche une fois que cela c'est calmé.

- Je... Je vous cherchais...

Elle n'est pas rassurée, un cri la fait la sursauté provenant de plus haut, du haut de l'escalier de marbre en réalité. Elle devient blême, attrape la main de son cousin et l'entraîne dans sa course folle. Quelle idée a-t-elle eu de tenir tête à la force un peu plus tôt face à un carnage dans la pièce où elle s'était rendue par hasard ? Elle n'en sait rien, mais n'a guère envie qu'Albert soit mêlé à ça alors elle continue de courir sans le lâcher à travers ses couloirs qu'elle connait par coeur depuis le temps. Ses couloirs qui l'inquiètent tout d'un coup étant donné que peu de monde se trouve du côté des péchés capitaux.

- Al'... On... On... On a un gros problème...

Sa voix se perd dans le souffle qu'elle est obligée de reprendre, sa mine change montrant sa douleur liée à sa cheville blessée. Faire attention. Elle aurait dû mais n'a pas écouter son corps, son enveloppe charnelle qui lui réclame une pause, des soins. Sa main libre s'arrête sur un mur, elle n'en peut plus et de petites larmes salées quittent ses yeux embrumés de douleur, de fatigue, de peine et de rage.

- Je n'en peux plus... Je... Je n'ai plus de forces...

Albert se retrouve à présent à parcourir les divers couloirs en étant poursuivi par une des vertus. Il a bien évidemment été pris en otage par sa cousine, la gourmandise, afin de lui échapper. D’ailleurs, cette dernière ne semble avoir rien fait et continue pourtant de courir en compagnie du petit garçon.

- Où est-ce qu’on court comme ça ?

Il peut entendre la respiration de la demoiselle qui devient de plus en plus forcée, et la voit frapper le mur avec sa main libre. De petites perles d’eau coulent sur son visage, et elle tente tant bien que mal de lancer ces quelques mots :

- Je n’en peux plus… Je… Je n’ai plus de forces…

Le petit garçon n’est pas au courant qu’Elizabeth a tenté de tenir tête face aux vertus. Il entend des pas approcher, mais soulève Elizabeth sur son dos de toutes ses forces et continue de courir. Tant pis pour son but, aider sa cousine était plus important. Encore plus si elle était mal…

- Je ne sais pas ce que tu as mais je vais t’aider !

Sa petite voix innocente résonne vers la demoiselle, et le vice opte un sourire amical et confiant. Il tente de rassurer la demoiselle et franchit une des portes où la pièce semble vide et inhabitée. Elle est, elle aussi, couverte de marbre blanc mais manque de joie de vivre. Albert inspecte la pièce, et dépose Elizabeth près d’un mur. Il sort un petit sachet de gâteau et le tend à cette dernière, afin qu’elle puisse reprendre des forces. Il sait qu’elle adore ces gâteaux.

L’Avarice s’assied à son tour près de la Gourmandise et attend qu’elle se mette à manger. Il ne compte pas la laisser seule et regarde de temps en temps la porte : il espère qu’on ne les trouve pas ; du moins, pas maintenant. Pas tant qu’Elizabeth soit blessée.

Cependant, il oublie un détail important : sa sacoche rouge aux bordures dorées n’est plus entre ses mains…

Elle ne s'y attendait pas. Son cousin avait plus de force que ce qu'elle pensait, bien qu'elle aurait du le savoir depuis le temps. Son esprit lui dicte de se débrouiller seule pour une fois mais son coeur lui ordonne le contraire. Il est trop tard à présent de toute manière. Albert la transporte dans une pièce vide, la pose au sol et lui tend un sachet empli de gâteaux. LES gâteaux, ceux qu'elle aime tant. Elle croque dans l'un d'entre eux après l'avoir sorti difficilement de son sachet, observe son cousin et les seuls mots qui la quittent au début sont :

- Je suis désolée...

Désolée de s'être fourrée dans un tel pétrin alors que ça retombera sur chacun d'entre eux. Désolée de l'avoir forcé à la suivre. Désolée d'être aussi faible à présent même si les gâteaux commencent à lui redonner de l'énergie. Elle se penche en arrière un bref instant, ferme ses yeux bleus et les rouvre en une fraction de seconde.

- Al' où est ta sacoche ?

Cette question la quitte alors que son regard croise l'endroit où se trouvait cet objet habituellement. L'inquiétude l'assaille un bref instant car elle sait qu'Albert y tient comme à la prunelle de ses yeux et que l'instant est très mal choisi. Des voix résonnent de l'autre côté de la porte, sa gorge se noue et instinctivement elle se recroqueville sur elle-même.

- Où est passée cette sale gosse ? Peut-on entendre de l'autre côté.

La petite fille tremble, sa crainte grandit et quelque chose lui dit que cette journée sera peut-être la fin de tout ce qui était connu à présent. Son intuition peut-être ou les bruits de couloirs, elle ne saurait dire quoi... Tout ce qu'elle sait est que la "sale gosse" c'est elle pour le moment...

Albert reste à côté d'elle et sourit en la voyant prendre petit à petit des bouchées dans les dits gâteaux. Elle semble contente et se régénère doucement. Elle s’excuse. Il n’en a rien à faire, tant qu’elle soit bien.

- Tu n’as pas à t’excuser. Je te protégerai !

Le petit garçon se lève et lui tend sa main avant d’entendre l’ultime phrase. Elle lui demande où est sa sacoche. Sa précieuse sacoche auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux, sa sacoche qui l’accompagne partout, cette sacoche qu’il a reçue depuis qu’il est petit. Il l’a perdu. Ses yeux s’écarquillent et il est paralysé.

- Comment… Comment est-ce que j’ai… ? tente-il de dire sur une voix tremblante.

Sa voix n’est plus sur le ton de la fierté et il s’assied au sol. Il est inquiet, il ne veut pas penser à autre chose. Sa sacoche auquel il tien tellement n’est plus avec lui. Comment allait-il faire ?

On entend à travers les murs que l’un des vertus cherche une « sale gosse ». Cette sale gosse est en compagnie d’Albert, qui lui, a perdu sa volonté. Il ferme les yeux et les rouvrent en entendant un claquement de porte. Ses yeux se ré-écarquillent à nouveau : un des vertus les fixe.

- Te voilà, sale gosse ! Vous n’êtes que des bons à rien, vous ne méritiez même pas d’être dans ce monde ! commence-t-il.

Albert n’a jamais eu droit à un commencement aussi rude. Il se retient de pleurer car les mots lui font mal, mais rien à faire. Les larmes coulent lentement sur ses joues.

Elle se sent mal tout d'un coup, voir son cousin ainsi ne la rassure guère étant donné qu'il était si plein de volonté peu avant. Elle tente de le calmer, sans succès et ce jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Ces prunelles azurées s'écarquillent, il ne manquait plus que ça. En plus le commencement est si rude que son cousin se retrouve à pleurer avec une lenteur incroyable, Elizabeth se doute qu'il voulait se retenir sans succès.

- Cervix* ferme là !

Il lui en faut du courage à la petite Eli' pour tenir tête à cette vertu, heureusement pour elle que ce n'est pas son opposé à elle qui se trouve là. C'est tellement plus simple ainsi car face à la Tempérance elle ne pourrait rien, malheureusement...

- Ah ouais ? C'est qui qui a foutu le camps après avoir mis le boxon ? C'est pas moi à ce que je saches !
- JE N'AI RIEN FAIT ! Prononce-t-elle de sa voix fluette montrant l'énervement.

Elle s'est levée, tremble toujours de tous ses membres mais c'est placée entre la vertu de la force, aussi connue sous le nom de Courage, et Albert. Elle ne veut pas qu'il lui arrive quelque chose, elle s'en voudrait toujours sinon...

- Nous sommes supérieurs à vous, nous les vertus alors vous ne devez pas vous rebellez face à nous. C'est peine perdue.
- Va te faire voir...

Elle en a marre, purement et simplement faisant que ce sont les rudesses du désert qui reprennent le dessus sur le côté civilisé du Vatican. Là où ils vivaient avant c'était le groupe avant tout pas l'individualité. Elle ne quitte pas des yeux son opposant, elle lâche un juron en égyptien lorsque la porte s'ouvre à nouveau. Pas cette vertu là...

- Que se passe-t-il Cervix ? Fit le nouvel arrivant.
- Les vices qui n'en font qu'a leurs têtes Temperantia*...

La gloutonne ferme les poings, cache toujours l'avare aux yeux de tous et ne sait plus quoi faire du tout tant la situation lui semble désespérée.

Albert tente de se ressaisir et se relève. Il a par contre toujours les larmes aux yeux mais tant pis, il déprimera plus tard. Pour le moment, la situation n’était pas faite pour pleurnicher.

- ….P-Pourquoi ?...

Cervix n’hésite pas à continuer de crier sur les deux enfants malheureusement innocents. L’enfant masculin tente bien que mal d’encaisser tout ça, et voit Temperantia apparaître auprès de son collègue. C’était une mauvaise idée pour Elizabeth. D'ailleurs, la vertu de la force n'hésite pas à en rajouter d'avantage.

- Pauvres gamins !

Albert voudrait le frapper, mais n'a pas le courage pour. Il n'a d'ailleurs même pas la taille pour atteindre son visage, c'était alors peine perdue. Il entend également à travers le mur les autres vertus papoter entre elles.

- Nous sommes bien d’accord sur ceci, n’est-ce pas ?

- Bien sûr que nous le sommes ! Il faut que ça cesse !

L'Avarice ne sait pas de quoi elles parlent. Elles avaient un ton bien trop enjoué pour que ce
positif. L'enfant ne bouge plus, mais respire. Il est paralysé et choqué par un des mots entendu à la suite de leur conversation. Il n'imaginait pas que cela allait aller aussi loin. Albert avait entendu « séparation » et espérait qu'Elizabeth avait été sourde à ce moment.

Les yeux de la Gula sont sombres, du moins autant que peuvent l'être ses yeux azurés c'est-à-dire que l'on ne voit pas de réelles différences. Des éclairs les quittent, de manière imagée, et elle croise les bras. Son cousin s'est relevé, s'est déplacé et est à présent plus proche d'elle. La moue de la fillette change, elle ne peut rien dire avec son opposé dans la pièce. Opposé qui semble penser la même chose étant donné que les rares remarques qu'il ai faites fut peu avant. Ils ne sont pas amis, pas ennemis, ils se contrediront quoi qu'il arrive et ce parce qu'elle représente d'une certaine manière la démesure alors qu'il est la modération.

Sa cheville la fait toujours souffrir, Cervix continue son monologue face au deux petits vices et des paroles proviennent de l'extérieur de la pièce. Un mot, un seul, la rend aussi blanche qu'un linge. De quoi parlent-ils ? Ses yeux bleutés croisent le regard de son cousin, elle se rend compte qu'il a également entendu et qu'il espérait qu'ELLE n'aurait rien compris à travers la paroi de marbre. Elle détourne ses prunelles, les dardent dans celles de la force avant de le bousculer purement et simplement tout en tirant à nouveau Albert derrière elle. Tant pis pour sa cheville.

Aucunes paroles ne la quittent, la crainte la gagne au fil des détours et finalement elle s'arrête après avoir bousculé tout le monde. Elle se fiche de tout à présent sauf de ce mot qui semble la poursuivre dans sa tête.

- Qu'est-ce qu'ils ont voulu dire par ça... ?

Elle scrute son cousin, à peur de comprendre réellement le sens de ce mot bien qu'elle l'ai comprit dans le fond. Une séparation, ils en on déjà connu une, une rude vu que cet être à réellement disparu de leurs vies à tout jamais. Elle observe de son angle de couloir, espérant secrètement que personne n'arrivera, qu'on les laissera en paix. Malheureusement ce fut un rêve éphémère étant donné qu'une ombre apparait à nouveau. Elle est las la petite Eli', las de courir pour fuir quelque chose qu'elle ne sait plus. Ses yeux parcourent tout de même le couloir afin de voir si la sacoche d'Albert ne s'y trouve pas, une tache rouge sur le blanc devrait se remarquer tout de même.

Trois jours. Trois jours était le délai imposé par les Vertus aux péchés de prendre leur clic et leurs clacs. Trois jours pour se faire leur adieux. Ces trois derniers jours allaient être l'enfer. Après l'incident provoqué quelques jours avant, les Vertus surveillaient de très près la demoiselle ainsi que son dénommé cousin. Ce dernier restait à poirauter dans sa chambre, ayant récupéré - de justesse - son sac: les vertus donnaient en explication qu'il l'avait laisser sur le banc. Sotises. Il ne l'aurait jamais lâché.

L'Avarice se contentait de faire ses bagages, emportant ses affaires les plus importantes. Il ne savait où se trouvait Elizabeth, ni les autres membres de la famille. Etait-elle une famille noyée sous des sorts maudits, des malédictions sans aucun moyen de se délivrer? Etait-ce une manière pour permettre au Tout Puissant de déchaîner sa rage envers ces derniers?

Il se levait, emportant sa valise vers la pièce où tout péché était convier de s'y installer afin de passer ces trois derniers jours ensemble.

- Elizabeth?

Albert tentait de l'appeller, pour voir si elle était déjà arrivée sur place, ou si elle était encore dans sa chambre à réunir ses affaires. Il s'assit sur un fauteuil, valise rangée sur le côté droit des murs blancs, et attendit sagement les autres tout en serrant son sac couleur rubis.

La petite vice gloutonne était couchée sur le dos à même le sol, sa tête la faisait souffrir comme cela lui arrivait parfois et n'osait jamais l'avouer face aux autres. Un regard pour son sac à moitié préparé lui rappela la triste réalité, ses yeux s'arrêtèrent sur le tissu qui lui servait de porte où des voix s'entendaient parfaitement.

- ... Ils vont veiller ainsi encore longtemps ?

La réponse lui était simple : Oui. Tout ça à cause d'une bêtise réalisée par quelqu'un d'autre. Ses prunelles azurées brillèrent un bref instant, elle se releva d'un coup sec tout en chancelant. Ne pas se montrer faible, cela ne servirait à rien. Elle ajouta quelques affaires au hasard dans son sac de voyage, ferma le poing et finalement l'attrapa avant de se diriger dans le couloir suivie de près par certaines vertus.

Finalement elle arriva là où tous devait se retrouver, elle n'était pas la première et voyait la majorité d'entre eux mis à part la plus paresseuse. Un long soupir, un éclat rubis attira son attention et elle le suivit.

- Al' !!!

D'un coup elle accouru dans la direction de son cousin, son sac glissa au sol sans un bruit et elle lui sauta au cou sans attendre sa réaction. Ses longs cheveux blonds suivirent le mouvement comme si de rien était, enveloppant les deux enfants au passage.

Albert eut droit à une Elizabeth qui lui sauta au cou, qui lui fit plaisir du fait qu'elle n'ait rien eu, que les Vertus n'aient guère fait quelque chose à cette dernière. Il lui sourit, et tapotait la tête de sa cousine. Son sourire était éclatant, en tout cas, le sourire d'un petit garçon plein de joie était toujours le bienvenue.

- Je suis content de te voir, Elizabeth!

Il baissa cependant son regard suite à l'idée qui lui revint en tête. Trois derniers jours avant de se séparer, pour de bon, de sa famille "restante". Il soupira avant de le relever, voulant se montrer joyeux et heureux en ces derniers moments.

- Jouons beaucoup, pendant ces trois jours, d'accord? On mangera pleins de gâteaux et on boira plein de thé!

Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'ils n'avaient peut-être pas le droit de s'introduire dans les autres pièces, de manger ce qu'ils voulaient, ou encore de boire ce qu'ils voulaient. Peut-être devaient-ils juste se contenter de ce que les Vertus leur apportait, ou des choses mangeables dans leurs sacs et bagages. Non, ils ne seraient pas aussi cruels. Ce n'était, après tout, que des enfants.

- Et même qu'on se fera pleins de souvenirs avant de se dire au revoir!

Il s'arrêta avant de reprendre.

- Et on se reverra, quand on sera plus grand. Et on continuera de jouer ensemble comme avant!

L'innocence.

Elizabeth était heureuse, comme elle l'était toujours en compagnie du petit avare à cette époque, et sourit lorsqu'il lui tapota la tête. Sa joie de vivre était bien présente.

- Également Albert !

Elle l'observa un instant au moment où il baissa la tête, cela l'intrigua autant que la poussa à se mettre à se baisser un peu afin de se remettre à sa hauteur et du suivre le mouvement dès qu'il la releva.

- Ahaha, oui ce n'est pas comme si ils pouvaient nous empêcher d'être nous-même.

Elle espérait tout de même que les Vertus ne les empêcherait pas de faire ce qu'ils désiraient pour la dernière fois. Ses mains se joignirent à celles du petit garçon, ses prunelles azurées restant dans celles plus foncées d'Albert.

- OUI ! Plein de souvenirs, peut importe lesquels tant qu'ils restent en nous n'est-ce pas ?

Elle gardait son sourire enfantin.

- Nous nous rêverons quoi qu'il arrive, un jour ou l'autre dans le futur. Et nous recommencerons à nous amuser comme on le faisait.