Dans le temps la Gula avait déjà eu un Valentin et beaucoup plus tard une Valentine, de ce fait cette fête avait énormément d'impact sur la demoiselle qui rêvassait sur un escalier face à un lieu pas commun. La maison close, l'endroit où elle n'allait jamais en réalité. Qu'est-ce qu'elle faisait ici, dans ce lieu qu'elle avait toujours évité pour une raison toute simple étant donné que la vice n'était jamais à l'aise lorsqu'elle passait tout près. Pourquoi Elizabeth était-elle juste devant cet endroit pour le moins inhabituel ? La réponse peut paraitre stupide au vu de son nom : Curiosité. Oui elle était curieuse, curieuse à cause d'un fait arrivé plus tôt et que vous voici conté en résumé.

Ce matin là, un jour qui lui rappelait trop de souvenirs passés, elle s'était rendue à la boite aux lettres afin de relever le courrier. Un geste banal, anodin même et elle attrapa ce qu'elle trouvait à l'intérieur sans se douter de rien. Une fois de retour dans la demeure la jeune femme posa le courrier destiné à son cousin sur la table et fila avec le sien jusqu'à son lieu de travail. Elle n'avait guère le choix de toute manière, sauf que le premier souci fût l'idée du patron. Se déguiser pour attirer les clients et là la demoiselle se faisant passer pour un homme tira une tête d'un kilomètre à cause de la tenue. IL avait osé alors qu'IL savait pertinemment, le fourbe ! La gloutonne dût donc se débrouiller pour éviter de se prendre dix milles questions dans le pauvre vêtement, sincèrement pourquoi utilisé l'époque victorienne pour attirer les gens ? Pourquoi devait-elle encore s'habiller en fille ? Elle tira la tête jusqu'au repas de midi où elle pût avoir une pause et lire un peu son courrier.

Lettre a écrit:

Chère mademoiselle Jared, en ce jour du 14 février vous êtes invitée à la maison close à 17h45 sans faute afin d'y retrouver quelqu'un. Ne soyez pas en retard.

Signé ???

C'était court, bref et ne laissait pas trop le choix. Le lieu par contre la rendit perplexe car pour une invitation cet endroit pouvait paraître très... Bizarre ? Mouais ça devait être le mot et durant un bon moment la jeune femme se dit qu'elle n'irait pas, s'occuperait de la boulangerie jusqu'à pas d'heure et rentrerait chez elle le lendemain matin en réalité. Sauf que cela ne se fit pas du tout comme dans ses plans à cause du patron qui leur proposa - les obligea plutôt - à prendre l'après-midi de repos. La barbe.

C'était donc à cause de cela que la jeune gloutonne se retrouvait face au lieu où elle n'aurait jamais pensé mettre les pieds avec une pauvre lettre dans la poche du jeans et un air totalement perdu. Qui pouvait bien l'avoir invitée ici ? Qui pouvait surtout être l'idiot qui avait envoyé cette lettre surtout et qui savait qu'elle était une femme ? Rah toute ses questions la tiraillaient et finalement elle abandonna, avec sa chance légendaire de toute manière ça ne pouvait pas être pire. Si ? Elizabeth ne savait pas si elle devait entrer ou attendre à l'extérieur, elle préféra donc s’asseoir sur une marche en scrutant les gens passant par là et qui l'observait à la dérobée pour son plus grand malheur. Sincèrement, elle s'en souviendrait de cette Saint-Valentin hors du commun et krimscarienne à souhait vu la trouille que cela pouvait faire naître à l'intérieur de son pauvre corps. Elle ne risquait rien, n'allait pas fuir et allait attendre sagement malgré la gêne qui l'assaillait de plus en plus. Bon à ce rythme, le temps allait être long et pourtant elle n'était pas trop à l'avance vu qu'il était 17h40 à présent. Trop tôt, trop de monde et trop d'incertitude.

- Pourquoi j'ai un mauvais pressentiment moi ? Rah que j'aime pas attendre bon sang de bonsoir et voir autant de monde m'observer comme ça. Maugréa-t-elle pour la énième fois en baissant la tête pour regarder le macadam de la route.

Le calendrier, il l'observa longuement. Albert soupira un instant, voyant le quatorze non barré. Ah. C'était la Saint Valentin. La Saint Valentin... il la passait régulièrement avec des demoiselles, seules, qui n'avaient pas de Valentin - ou la passait en compagnie de Lewis, son cheval. Et cette année, il n'avait rien. Bon.

L'Avarice se tourna, et attrapa la lettre déposée sur la table. Tiens ? Une invitation ? Il la lut.

Lettre a écrit:

Chère monsieur Williams, en ce jour du 14 février vous êtes invité à la maison close à 17h45 sans faute afin d'y retrouver quelqu'un. Ne soyez pas en retard.

Signé ???

Une invitation d'un inconnu... voir même d'une ? Et à la maison close, en plus ! Il pencha la tête, l'air confus, et souriait tout de même. Albert pouvait alors embêter quelqu'un lors de ce jour où tout le monde était avec sa bien-aimée !

L'Avarice alla alors se changer, revêtant ainsi sa tenue de noble et sa célèbre veste aux bords dorés qu'Elizabeth devait encore repayer. Il se munit également d'une canne, et d'un chapeau haut de forme. Un petit coup derrière le miroir, et c'était fini ! Il se mit en route, laissant les animaux seuls à la maison, ainsi que Lewis.

Presque arrivé, il se questionnait presque si ce n'était pas son cousin la Luxure qui cherchait à le contacter... Après tout, il en était capable ! Et puis, quel lieu lui allait le mieux ? La maison close, bien entendu.

Albert arriva alors sur les lieux, scrutant des yeux les diverses personnes qui rentraient ou qui partaient de l'établissement. Un sourire se dessina sur son visage, puis son regard se posa sur la silhouette d'une jeune femme, habillée dans l'époque victorienne. Il s'approcha, curieux, et enleva son chapeau.

- Êtes-vous ma Valentine, Princesse ?

Il la vit relever la tête. Le vice remit son chapeau d'un coup, comme s'il venait d'être effrayé... Non, ce n'était pas possible !

- Qu'est-ce que tu fais là ?!

Elle poireautait, ne savait que faire et ne se sentait pas trop à l'aise dans sa tenue qui lui rappelait pas mal de souvenirs. Perdue dans ses pensées elle sursauta légèrement en entendant une voix, voix qui lui était connue d'ailleurs. Peut-être rêvait-elle tiens, après tout il ne l’appellerait pas "Princesse", n'est-ce pas ? Sauf qu'en relevant la tête l'incertitude fit place à la certitude, de plus ça lui faisait tout drôle de voir son cousin habillé comme ça. Elle par contre... Rien n'était comme d'habitude, ayant été mise à la porte de son lieu de travail comme les autres employés elle n'avait guère eu le temps de se changer et se sentait devenir une écrevisse sur le coup. Pourquoi fallait-il que ce soi lui ? Pourquoi n'avait-elle pas jeter un coup d'oeil à cette fichue lettre ? Pourquoi... Pourquoi cela lui fit tout de même mal ce genre de réaction ? Elle n'en savait rien, ne préférait pas y penser tout de suite.

- Je pourrais poser la même question tu sais. Soupira-t-elle doucement.

Habillée comme ça elle n'arrivait plus trop à jouer le rôle qu'elle s'était auto-donné des siècles plus tôt, non elle reprenait une part plus féminine bien que dans sa tête une jolie guerre se faisait de toute part entre le côté fille et le garçon. La joie à l'intérieur en soi...

- Tu... As reçu la même chose ? J'avoue ne pas avoir fait attention aux têtes des enveloppes ce matin avant le travail... Dit-elle en montrant la dite enveloppe.

Pas de gros mots, pas de remarques désobligeantes et une bouille bien différente de d'habitude. Elle n'était déjà pas à l'aise la petite Eli' par rapport au lieu alors avec l'arrivée d'Albert cela ne rajoutait rien de positif et puis il y avait la tenue... A nouveau elle vira à la tomate, baissant la tête par réflexe et maudit intérieurement son patron. Sincèrement il n'aurait pas pût laisser à ses employés le loisir d'allez se changer non ? Réponse négative semblerait et la malheureuse se sentait comme prise au piège. D'ailleurs son mauvais pressentiment s'était avéré parfait vu l'arrivée d'Al'. Toujours rouge, de honte surtout, elle fini par relevé la frimousse et... Et rien en fait, la demoiselle étant totalement chamboulée.

- Ah et avant que tu ne fasses une remarque je n'y suis pour rien par rapport à ce courrier et les vêtements c'est mon patron qui m'a forcée à les mettre...

Elle se rendit compte rapidement d'une bourde dans sa phrase, "forcée" c'était du féminin et non du masculin faisant d'Eli' une personne en proie à une belle agitation intérieure fois deux. Si seulement elle arrivait à se laisser allez, à ne pas trop s'en faire sauf que les regards qui se posaient tout autours ne l'aidaient absolument pas et ne la rassurait pas trop. De plus comment pourrait-elle expliquer à Albert la raison du forçage pour la tenue ? Cela en devenait presque risible, même pour elle et elle se rassura par rapport au fait que si c'était Al' qui avait reçu cette lettre elle ne risquait rien. Enfin rien d'autres que ses remarques quotidiennes normalement. N'empêche qu'elle ne voyait pas ce qui clochait. Car oui au fond quelque chose devait clocher non ?

- Erm... Heu...

Ah oui, le fait qu'elle ne trouve pas ses mots pour commencer serait un bon début en réalité. Et puis Elizabeth ne savait pas du tout comment se comporter sur le coup également au point qu'elle avait l'impression d'avoir rajeuni soudainement. Que faire ? Elle se releva tout de même un peu, d'une part parce que la marche était froide à force et d'autre part parce que son cousin lui paraissait beaucoup trop grand sauf qu'une fois debout elle avait plus de difficulté à cacher sa gêne.

La jeune cousine lui demandait s'il avait reçu la même lettre. Donc elle l'avait reçu également... Albert lui fit la moue, faisant une croix sur l'idée qu'elle s'était enfin donner du courage afin de lui dévoiler ses sentiments. Une autre fois, peut-être...

- Reçu ? J'espérais que c'était de ta part... répondit-il en lui faisant un sourire moqueur.

Il restait debout, face à la demoiselle, regardant de haut en bas son accoutrement. Du victorien ? Une robe ? Elizabeth ?
Elle lui expliqua que c'était son patron qui l'avait forcée. C'était bien dommage que ce n'était pas de sa propre intention. Ca la rendait moins jolie, tout d'un coup.

- J'aurais espérer que tu mettes une robe de ton plein gré, au moins...

Il prit une mine réfléchie, avant de reprendre, tout sourire :

- Et ton grand patron t'a forcée ? Où est donc passée la force masculine de notre cher Miguel ?

Elle était rouge, magnifiquement cuite à vrai dire tant les remarques de son cousin la touchait et par un réflex tout simple elle détourna la tête afin qu'il n'y prête pas attention. Elle avait quand même sa fierté non mais ! C'était frustrant, terriblement surtout pour elle et puis elle fouilla dans sa cervelle afin de lui faire une remarque fourbe, haineuse ou n'importe quoi d'à peu près normal sauf que... Sauf que le cerveau aussi semblait cuit. Oh joie suprême.

- Oui, reçu... J'aurai pas eu le temps d'écrire quoi que ce soit de toute manière vu l'heure à laquelle je suis rentrée hier, ah mais tu ne t'en es peut-être pas rendu compte ? Fit elle en faisant la moue et en plantant ses prunelles azures dans celles de son cousin.

Elle n'aimait pas être détaillée ainsi, surtout par lui et pire encore quand il lui fit la remarque, douce et aigre à entendre sur le coup tout de même.

- Gnagnagna, je bossais je te fais signaler... C'était absolument pas prévu !

La vice se sentit honteuse sur le coup, honteuse et gamine. Bon sang, cette journée la rendait folle et pas qu'un peu. De plus la suite la fit devenir encore plus rouge, car c'était possible oui. Oui c'était son patron et alors ? Oui, elle n'avait pas pût résister et encore ? Non Miguel n'avait rien fait... Et cette découverte la laissa gentiment pantoise étant donné qu'habituellement son côté masculin se rebellait sans soucis contre tout ce qui avait trait de près ou de loin au féminin.

- Mouais t'as bien résumé l'affaire, mon patron et hébergeur m'a forcée à m'habiller ainsi et "Miguel" n'a rien fait du tout, n'a pas réagit. T'es content ?!

Elle quitta sa marche, fit quelque pas sauf qu'elle rentra pile dans quelqu'un sans s'y attendre. Personne qui désirait à l'origine entrer dans la maison close, du moins pensait Eli', et agrippa la demoiselle avant qu'elle n'ai pût faire quoi que ce soi. Quand je vous dis que son cerveau est cramé ce n'est pas faux...

- Dé... Désolée.

Ses mots lui semblaient étrangers, pire encore quand elle tenta de libérer son bras sans aucun succès et que la honte la submergea plus encore. Il fallait que ça arrive devant Al' bien sûr, pas plus tôt alors qu'elle était encore a peu près elle-même et non une pauvre gourde écrevisse. Elle n'aimait pas ça du tout, était désemparée et pour la toute première fois depuis très longtemps sûrement elle envoya un appel à l'aide par son regard. Sensation qui se répercuta réellement dans tout son corps ce qui ne l'aidait absolument pas pour se débrouiller sur le moment. Seule la pensée solitaire d'un : "Faites qu'il fasse quelque chose, n'importe quoi mais quelque chose..." venait l'embêter dans sa cervelle déjà meurtrie par cette journée.

Albert observa Elizabeth qui pétait littéralement un câble tout seule. Il ne répondait pas, la regardait continuer à baratiner des choses que même lui n'était pas au courant. Son patron ? Hébergeur ? Depuis quand ?

- Comment ça ton patron, hébergeur ?

Le vice continua à la regarder et à l'écouter, et la prit par le bras en la voyant s'excuser.

- Calme-toi un coup, cousine. Et souffle.

C'était rare que l'Avarice s'inquiète, mais là à lui dire tout ça en un coup était trop étrange. Elle avait sûrement l'esprit lourd, et à bout de souffle. Et bien sûr, la pauvre Gourmandise avait eu droit au pire taquineur du monde pour la consoler. Et pour la Saint Valentin en plus ! Quel manque de chance !

- Change-toi un peu les idées. Regarde, on est à côté d'une maison close. Amuses-toi comme la Luxure, tu sais ?

Il esquissa un sourire, en tentant de la faire rire... et se rendit vite compte que cela ne marchait pas.

- Tu veux aller manger quelque part peut-être ? Après tout, au point où on en est...

Elle ne savait pas comment lui répondre, était totalement perdue, chamboulée serait le mot en soi mais jamais elle ne l'avouerait la petite gloutonne et entendre Albert se comporter ainsi lui faisait vraiment bizarre. Pas qu'un peu en soi, de plus tout ce qu'il venait de se prendre à la figure devait lui faire un léger choc, un choc pas prévu à la base initialement vu qu'Elizabeth n'en parlait à personne. Non, elle était du genre à tout garder pour elle et ce depuis longtemps à présent faisant que tout déballer comme ça devant la maison close ne devait pas être le meilleur endroit non plus. Ses yeux suivirent l'homme qui rentrait à l'intérieur par pur réflexe, suivit tout simplement d'un geste de la tête afin d'éviter les yeux plus foncés de son cousin. Ce n'était pas le moment, pas du tout et pas le jour non plus. La gloutonne le vit sourire, il parlait aussi mais la demoiselle ne savait absolument pas quoi faire sur le coup. S'amuser à la maison close ? Et puis quoi encore ? Elle n'était pas comme ça, surtout dans son mode fille, peut-être que Miguel aurait osé lui ? Peut-être ou peut-être pas, même la réponse échappait à Eli' alors que c'était une part d'elle-même.

Elle inspira un peu, tenta de se calmer et senti son coeur raté un battement. Ce jour était déjà naturellement difficile pour elle alors avec tout ça elle n'en pouvait sûrement plus, oui cela devait être pour cette raison se rassura la gloutonne en se rendant compte qu'en réalité ce n'était pas totalement vrai. La vérité était qu'elle avait peur, peur de perdre le contrôle, peur d'être totalement elle-même et non Miguel, peur de déraper, peur de ce que les gens pourraient penser d'elle. C'était bête en soi, elle le savait mais en même temps rien n'était tout à fait normal ces derniers temps.

- Vaut mieux que je t'expliques je crois...

Ses yeux croisèrent à nouveaux ceux de l'avare, la demoiselle le savait inquiet et pourtant... Pourtant une part d'elle lui dictait de lui cacher quelque chose, une part infime d'elle-même. Elle soupira tout doucement, vit que certaines personnes passaient non loin d'eux en chuchotant et se dit que vu le jour la scène devait leur paraître assez spéciale.

- Tu... Roh et puis zut suis moi...

A peine prononcé qu'elle le tirait déjà par la main, tant pis pour les regards, tant pis pour tout elle s'en fichait sur le moment et s'en ficherait probablement après. Depuis le temps c'était devenu une habitude de toute manière. Elle s'arrêta non loin d'une crêperie qui n'était pas si loin que ça de la maison close non plus mais également proche d'un banc et d'un lieu qui la mettrait peut-être un peu moins mal à l'aise. Chose étrange elle tira en premier lieu son pauvre cousin qui devait être légèrement perdu à force droit vers le banc et non vers la nourriture. Venant d'elle cela pouvait paraître étrange, mais au fond l'était-ce réellement ? Elle posa ses fesses sur le bois, se creusa la tête et fini par lâcher un simple.

- ça fera l'affaire...

C'était d'une voix toute petite, toute frêle comparé à ce qu'elle montrait d'habitude mais elle s'en foutait. Elle n'était pas Miguel pour le moment de toute manière, elle était une fille... Elizabeth en soi, même si ça lui faisait une drôle de sensation.

- Ne me coupe pas d'accord ? Je ne t'ai pas dis que j'étais arrivée plusieurs années avant ? C'est... C'est un concours de circonstances qui à fait que j'ai fini en Angleterre après l'Amérique. Elle fit une brève pause avant de reprendre. J'étais totalement perdue, déboussolée serait le terme adéquat vu la situation qu'il y avait à l'époque et mon patron m'a trouvée... Totalement en piteux état... Que ce soi physique ou psychologique, j'étais comme il l'a dit brisée à cette période et pour je ne sais trop quelle raison il m'a invitée chez lui... A l'époque sa fille s'y trouvait encore, je n'étais qu'une étrangère et pourtant... Pourtant ils ont été si... Si gentils avec moi sans savoir qui j'étais, ce que je faisais là et la raison. La ville que l'on connait maintenant n'était encore que toute petite, je reprenais des forces au fil du temps et bien que je faisais le maximum pour prendre mes distances rien n'y faisait... Le patron n'a jamais voulu me faire à nouveau vivre dans la rue, c'est lui qui a décidé du jour au lendemain que je l'aiderais à la boulangerie et chaque événement changea un peu ma vision. Je n'avais juste pas prévu le retour de Beast non plus...

Elle ferma les yeux, cette fois la pause fut bien plus longue et elle reprit courageusement le fil de ses pensées, de son monologue en quelque sorte.

- Je ne sais plus si je t'ai déjà parler de lui ? C'est un vrai danger public, le sous-chef et recruteur du clan aussi malheureusement... Et... Et un jour où Esmée était seule... Il... Il l'a kidnappée, ce n'était que pour me faire réagir au départ et puis il a décidé de s'amuser... Je n'ai rien pût faire, le patron non plus... Le pire étant que Beast est bien l'un des rares à me terrifier, réellement terrifier Al' pas une simple peur passagère. Elle regarda ses mains, trembla légèrement et ses yeux s'embrumèrent sans qu'elle ne s'y attende. Après cet événement j'ai voulu quitter la demeure, il n'a pas voulu de peur que je me retrouve justement face à ce mythe carnassier, il n'a jamais voulu que je reste seule après ça et... Et depuis malgré la mort d'Esmée il arrive à continuer de vivre, ce que je n'avais pas réussi moi après les décès de... De deux personnes avant que la troisième ne s'ajoute...

Elle se recroquevilla légèrement sur le banc, les yeux dans le vague et fini par reparler tout de même.

- Il est mon hébergeur quand tout va mal, le seul à connaître une part de moi datant d'avant l'arrivée dans ce pays, une part dont je ne parle jamais et qui me hante assez souvent la nuit... Comme tu as déjà dût t'en rendre compte...

Son coeur se serra, elle avait l'impression de se plaindre ce qui était probablement le cas en réalité et pourtant... Pourtant elle n'aimait pas ça, n'aimait pas avoir se sentiment surtout vis à vis de lui et finalement elle secoua la tête de gauche à droite. Certes elle ne disait pas tout, mais ne pourrait jamais le faire réellement.

- C'est bon ? Tu as tout ce que tu voulais savoir je crois... Et désolée de t'avoir ennuyée ou inquiétée je ne voulais pas... Je... J'ai en horreur de dépendre des gens, de parler de moi en fait... Et comme je ne me souviens plus du tout de mon enfance je ne peux même pas me raccrocher à ça...

Elle se tût soudainement, ses mirettes regardant devant elle droit vers un enfant dont l'envie d'avoir une crêpe grandissait provoquant chez la Gloutonnerie un sourire compatissant. Elle le comprenait ce petit en quelque sorte et elle voulu chercher son porte-feuille avant de se rendre compte que sa tenue ne comportait pas de poche et donc pas l'objet en question.

- Heu... Je... Je peux t'ennuyer un peu ? Même si je sais que je dois encore te rembourser la veste, mais... Mais tu pourrais allez chercher des crêpes ? Dont une pour le petit, je te rembourserais promis...

Bon avec de la chance il se douterait qu'elle en demandait une pour le petit parce que cela devenait vraiment embêtant de ressentir une aussi grosse faim, quoi que pas trop gênante à présent. Ou qu'au mieux il irait en chercher deux, une pour elle et une pour lui ? Elle n'en savait rien, ne savait plus du tout comment il pourrait réagir et cela l'angoissait en réalité. Surtout après tout ce qu'elle venait de dire...

- Tu... Roh et puis zut suis moi...

Albert se laissait guidé par sa cousine, perdue dans ses pensées dont elle aurait tant aimé pouvoir se débarasser, et se confier à quelqu'un. Et ce quelqu'un était lui, l'Avarice, perdu de même. Encore plus pronfondément.

Tout deux, ils arpentaient les différents quartiers et la petite demoiselle s'installait sur un banc, ce qui étonna fortement l'Avarice puisqu'une crêperie était à côté... n'aurait-elle pas préféré manger en parlant ? Apparement non, mais il soupirait, voyant qu'il ne pouvait rien faire d'autre que l'écouter. L'apaiser.
Lui, restait debout, à côté d'elle. Au cas-où elle prendrait la fuite, ou au cas-où quelqu'un l'embêtait. Ou bien, au cas-où lui, se faisait enquiquiner par une demoiselle pour la Saint Valentin.

Albert écoutait son récit à la fois long et dramatique. Bien sûr, il restait tout de même lui-même et ne cachait pas ses mimiques d'ennuit ou ses roulements de yeux. Mais au moins, il l'écoutait et il savait à présent ce qu'elle avait sur le coeur en parlant d'hébergeur, venant de son patron.

- Je vois.

Le jeune homme prononça ces deux mots, ne voyant pas autre chose à répondre. Il n'allait pas demander autre chose, qui enfoncerait le couteau ans la plaie... et de toute façon, il ne voulait pas savoir.

Le vice roula des yeux encore une fois suite à la demande de la demoiselle, qui avait repérer un gamin. Ah. Lui, chercher des crêpes ? Fort bien, puisqu'elle lui promettait de le rembourser.

- Pas de problème.

Albert s'avança vers la crêperie, ignorant l'enfant et regardait la carte affichée sur le stand. Il pencha la tête, ne savant que prendre.

- Mon bon monsieur, cette jeune femme serait-elle votre petite amie ? s'exclamait le vendeur en montrant Elizabeth de la main. Je peux vous faire un prix sur le menu de crêpes faites spécialement pour couple, le jour de la Saint Valentin !

- Un prix ? Avec plaisir.

Albert fit un sourire au vendeur, avant de voir le prix du duo de crêpes. £8 ?! Il se fichait de lui ? Pour des crêpes ? Le vice soupirait, encore une fois, empoignant les piècettes afin de se venger du prix. Il observait à présent le vendeur compter une par une les pauvres pièces jusqu'à arriver au total de £8, et était l'heureux propriétaire de crêpes fraises-chantilly.

Les choses sucrées, très peu pour lui. Il s'avança vers le gamin qu'il avait autrefois ignoré, lui tendit la crêpe. Non, il la mit dans sa main sous ses yeux ébahis, et retourna vite vers Elizabeth en entendant de loin, la voix cristalline de l'enfant:

- M-Merci m'sieur !!

...et des pas. Oui, l'enfant courrait vers le faux couple et tenait à présent la manche de l'Avarice comme si c'était son père qu'il aurait toujours connu. Il mangeait en même temps sa crêpe, plongeant son regard dans les yeux de la demoiselle.

- Tu es son amoureuse ??

Elle l'observait, silencieuse et lorsqu'il lâcha simplement un "Je vois" elle se senti légèrement rassurée. Il était toujours lui-même au moins, il ne jouait pas un rôle et cela lui faisait plaisir... A sa manière en tout cas. Ses prunelles azurées montrèrent la surprise lorsqu'il alla chercher les crêpes, même si cela ne lui faisait pas réellement plaisir en soi, et qu'il en donna une au petit. Elizabeth ne savait pas ce qu'il se passait par là, ne cherchait pas vraiment et elle lui fit un énorme sourire lorsqu'il revint. Sourire qui était sincère, trop même car il venait du coeur et elle regarda le petit qui suivait l'avare comme son ombre.

- Tu es son amoureuse ??

Ces mots lui firent un effet pour le moins radical, d'une part parce qu'elle était à nouveau devenu une tomate sur deux pieds et d'autre part parce que cela lui faisait un drôle d'effet d'entendre ce genre de chose provenant de la bouche d'un enfant. C'était mignon en soi, mais inattendu et elle n'arrivait pas à détourner la frimousse de ce petit. Que pouvait-elle dire ? "Non, il est mon cousin" ou "Lui mon amoureux ? On a l'air ensemble ?" Sauf que rien de tout ça ne sonnait comme il fallait dans sa petite tête et finalement c'est avec un naturel pour le moins désarmant pour quelqu'un n'ayant guère l'habitude qu'elle lâcha :

- On va dire qu'aujourd'hui je suis sa Valentine oui, même si cela a été une surprise sans égale. Sinon... Elle rougit encore plus sans le vouloir. C'est assez compliqué à expliquer en fait, il compte énormément pour moi ça oui, mais je ne sais pas si je compte à ce point pour lui.

C'était simple, mais résumait tout en même temps. Cela avait été une surprise cette lettre et donc d'être la Valentine d'Albert, fêter la saint valentin avec lui n'était pas vraiment désagréable et le pire étant que sans le vouloir elle se vendait un peu par rapport à ses émotions en disant qu'il comptait pour elle. Et tout ça à un enfant totalement inconnu. Son esprit se focalisa sur la faim du petit qui disparaissait à un rythme soutenu ce qui la rassura grandement, puis ses prunelles partirent tout de même vers la crêpe que tenait toujours l'avare à la main. Bon sang que ça lui faisait envie tout d'un coup, elle qui mangeait tout en soi mais adorait le sucré à un point phénoménal... Elizabeth mit tout de même sa tête sur le côté, par une habitude qu'elle cachait sans trop de problème en étant Miguel et sourit à nouveau.

- Elle est bonne la crêpe ? Demanda-t-elle joyeusement, étant donné qu'elle connaissait la réponse.
- Oh oui !

N'empêche que cela la turlupinait de voir l'enfant seul, où était ses parents ? De plus il suivait directement un inconnu qui lui avait certes donné une crêpe, mais un inconnu tout de même. Ses yeux azurés réussirent à quitter le regard de l'enfant, mais partirent se perdre dans celui d'Albert ce qui n'était pas vraiment mieux pour elle.

- Heu... Tu comptes garder la crêpe en main, la partager, la manger ou je ne sais quoi d'autre ?

Fit elle avec une moue adorable, pour une fois, qui montra parfaitement qu'elle était elle-même. Une fille et non un garçon, une personne comme une autre qui commençait a avoir faim avec cette crêpe presque sous son nez. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait totalement oublier de poser la question du "Où sont tes parents ?" au pot de colle d'Al'.

- Bien sûr que tu comptes pour moi. s'exclama le vice suite à la réponse d'Elizabeth sous le regard de l'enfant.

Albert continua à regarder l'enfant le regarder comme si c'était un saint, comme s'il avait été le sauveur de toute sa famille lors d'un accident... tout en mangeant la crêpe qu'il lui avait offerte à la demande de sa cousine.

Néanmoins, ce dernier avait toujours la crêpe restante qu'il avait en main, et n'avait pas tilter qu'Elizabeth ne lui avait pas prise des mains. Ah. Il s'approcha d'elle, s'abaissant à sa taille - étant donné qu'elle était assise - et montra la crêpe devant lui.

Il la leva, lui mettant alors de la crème au menton ainsi qu'une petite fraise qui tomba.

- C'est de ta faute, il sourit, tu n'avais qu'à la prendre quand je te la tendais, au lieu de parler avec le gosse.

En parlant du gamin, ce dernier s'assit à côté de la Gourmandise, sur le banc. Il semblait qu'il n'allait pas les lâcher de si tôt.

Elle devint rouge écrevisse quand il dit qu'elle comptait pour lui, était-il sincère ? Cela la turlupinait tout d'un coup, mais elle n'osa pas le lui demander surtout qu'elle n'en eu pas vraiment le temps étant donné qu'il mit la crêpe face à lui, se releva et qu'elle se retrouva avec de la crème sur le menton. Une fraise tomba et elle fit la moue à la remarque d'Albert.

- Ma faute ? Mais je n'ai rien fait du tout...

Elle regarda le petit qui prenait place sur le banc non loin d'eux et fini tout de même par mordre dans la crêpe. Tant pis pour les regards elle avait trop faim à présent et elle savoura le met qu'elle avait dans la bouche joyeusement.

- Tu ne manges pas ? Enfin tu n'aimes peut-être pas les crêpes... Enfin bref elle est vraiment bonne tu sais Al'... Et heu...

Elle hésita un bref instant et murmura tout bonnement un "Merci" qui pouvait être très vague quand on y pense, mais elle s'en fichait et profitait du moment. Pour une fois qu'ils ne se disputaient pas et puis c'était la Saint Valentin également alors autant en profiter au maximum non ?