La St Valentin. Santiago ne pouvait pas dire qu'il n'aimait pas ce jour, mais il ne pouvait pas dire qu'il l'aimait. En réalité, c'était mitigé. Il n'avait jamais eu de Valentine pour ce jour là, et en soi, il s'en fichait, mais il n'aimait pas que les gens viennent étaler leur bonheur à côté de lui. Presque l'amour des autres étouffait la peur qu'il pouvait produire, et cela l'agaçait. Alors, au fil des ans, il avait finit par se retrancher chez lui lors de la fête des amoureux, préférant la compagnie technologique à celle euphorique des gens heureux.
Il aurait pensé qu'à Krimscare les choses seraient différentes, après tout, la ville était glauque, mais là aussi, "l'amour" semblait étouffer les mauvaises ondes. Après tout, la ville ne pouvait pas être aussi maudite, n'est ce pas? Qu'à cela ne tienne, il n'avait qu'à faire comme d'habitude. Du moins, c'est ce qu'il prévoyait jusqu'à ce qu'il ouvre sa boîte au lettre. Là, une enveloppe, rose. Avec des coeurs... A ce moment là, le croque mitaine était déjà assez perplexe, et il ne le fut que plus lorsqu'il retourna le morceau de papier pour y voir son nom.
Oh... Curieux, il ouvrit la lettre sans plus tarder et y lut une simple phrase. "Rendez vu à la rue principale, devant la statue du pendu, à 19h". C'était anonyme, et le Cuco resta un instant à tourner et retourner le papier. Il était invité, lui? C'était nouveau! 
Il resta un long moment dans sa chambre à tergiverser. Qui cela pouvait bien être. Santiago connaissait sans vraiment connaître beaucoup de monde, il lui était impossible de découvrir l'identité de l'auteur de la lettre. Il hésita aussi à y aller, si c'était une blague, il le prendrait mal, et ça pouvait parfaitement en être une! 
Il se donna une baffe mentale! Wow! Lui, une créature de cauchemar, se laisser "terroriser" par la perspective d'être floué?! Il soupira, il s'était terriblement humanisé depuis le temps... Il décida alors de ne pas y aller, il ferait comme d'habitude, passant son temps sur internet...

Oui... C'est ce qu'il pensait faire, mais les faits étaient là. Il était assis, sur un banc, lettre à la main, et fixait la foule de ses yeux vermeils. Si c'était une blague, il se vengerait, point. Il était trop curieux de connaître la suite, trop curieux, bien trop peut être. Mais il était là. Un léger sourire gamin planté sur les lèvres, fixant les couples ci et là, et les autres, qui sortaient certainement pour insulter les heureux...

Ceux qui pensent que Luxure et Romantisme sont deux choses qui ne se marient pas ont bien tort. Car c'est en effet grâce à des manœuvres de séductions qui peuvent parfois paraître très "fleur bleue" que Kenij appâtais sa victime du moment.
Ainsi une simple lettre, quelques mots, déposé dans la boite au lettre de son camarade de jeu Santiago avait-il fait son attraction de la St Valentin.

Le mieux étant que cela avait marché! 

Le surveillant était assis sur un banc lorsque le péché arriva, même si il semblait ruminer quelque pensée complexe, avec un sourire enfantin gravé sur le visage. Cela fit sourire Kenij aussi, qui se posta pile devant son nouveau partenaire, ou du moins celui qu'il espérait devenir son nouveau partenaire, et lança:

- Bonjour, monsieur mon Valentin!

Les secondes défilaient lentement aux yeux du Cuco, plongé dans ses pensées. Il avait dérivé du rendez-vous amoureux à l'élevage de plantes carnivores, et désormais, il tentait de comprendre son raisonnement. Peine perdue, et heureusement qu'une voix le tira de sa rêverie, sinon, il y serait resté encore longtemps.

- Bonjour, monsieur mon Valentin!


L'interpellé leva les yeux, comment l'avait-on appelé? Néanmoins, il ne se posa pas la question, lorsqu'il reconnut la personne en face de lui.
Oui, c'était le type là, celui qui avait escaladé l'enceinte de l'école pour arriver sur le toit. Ils avaient fait la course. Le gagnant avait une faveur du perdant. Santiago se souvenait avoir demandé un repas. Il fixa alors un instant son vis-à-vis, tentant de se rappeler de son nom... Ah oui! Kenïj! Ca lui revenait maintenant. Il se releva alors, pour tenter d'arriver à la hauteur de son "Valentin" attitré. Peine perdue, il restait irrémédiablement plus petit que la moyenne. Bizarrement, la perspective de passer la soirée en sa compagnie ne lui semblait pas désagréable, il trouvait Kenïj bien sympathique, et passer la St Valentin avec de la compagnie lui changerait de ses habitudes.
Aussi, il lui offrit un sourire éclatant, presque reconnaissant.


- Bonjour~ Tu t'es enfin décidé à me payer mon repas?


Direct. Oui, mais franc et sincère. Son sourire en témoignait, et comme il se sentait d'humeur joyeuse, il se promit de lui même se montrer agréable, dans la mesure du possible.


- Valentin... C'est cool comme nom.


Déclara t-il alors à l'improviste, toujours muni de son sourire. Oui, apparemment, la perspective de ne pas passer cette soirée seul le rendait heureux, vraiment. Hé oui, il devant en conclure mentalement, qu'il s'était énormément humanisé depuis les années.

Kenij se retrouvait donc face au Cuco, qui était beaucoup plus petit que lui. Le péché étant en plus grand, il devait baisser le regard et cela le faisait sourire, même si ce sourire était vide de toute moquerie. Après tout, c'était mignon! Et il était encore plus mignon de voir son partenaire lui offrir un énorme sourire.

- Et oui! Tu n'auras cependant pas le choix du restaurant, j'ai déjà réservé. Mais ce n'est pas pour de suite.

Ce que son interlocuteur ne savait pas, c'est qu'il avait aussi réservé une chambre d’hôtel. Mais bon, c'était plus par habitude que pour autre chose, même si la perspective de passer la nuit avec Santiago ne le révulsait pas, au contraire.
Ses rêveries sur le sujet furent interrompu par une déclaration du Cuco, sur le prénom Valentin. Il avait ainsi exprimé de manière franche et irréfléchie ses pensées, ce qui pour la Luxure le faisait ressembler à un enfant. En plus mignon.

- Vraiment? Tu voudrais peut être que je t'appelle ainsi?

Accompagnée d'un rire cristallin, cette proposition ferait office de défi, ou non, selon la réponse de l'interlocuteur. De toutes façons, la journée serait remplie de défis, et Kenij s'en pourléchait les babines à l'avance.

Kenïj eut la surprise de voir le visage du Cuco s'affaisser lorsqu'il annonça qu'il avait déjà réservé. Normalement cette réplique lui attirait les faveurs du partenaire, qui le trouvait prévenant et romantique d'avoir tout prévu. Il sourit. Pouvoir anticiper les réactions de l'autre était ce qui rendait la partie ennuyeuse, alors découvrir qu'il s'était trompé l'amusait follement.

Lorsque le péché lui proposa de l'appeler Valentin, Santiago sembla hésiter pour finalement refuser. Tant pis, la Luxure trouvera bien d'autres surnoms à lui donner!

- Du coup, on fait quoi si on mange pas direct?


Très bonne question. Plongé dans ses réflexions, Kenij passa en revue tout ce que pouvait faire un couple. Puis il se souvint que c'était leur premier vrai rendez vous. Or cela limitait les possibilités. La caractère lunatique de son partenaire si spécial les limitait encore plus.

- Et bien... Nous sommes dans la rue principale, on pourrais peut être commencer par se promener?

Cette rue en question ne semblait pas des plus animée, mais il y aurait bien quelques commerces, de quoi faire du lèche vitrine. Ou du moins de quoi occuper Santiago pendant que Kenïj le fixerait et le détaillerait.

Il regardait autour de lui pour savoir de quel coté il serait mieux de partir, et eut la surprise immense, en se retournant, de voir son partenaire lui tendre la main.

- Oh! Oui, bien sur

Le péché se composa son plus beau sourire et pris la main que lui tendait le Cuco.

Suite à la question du croque mitaine sur le programme avant le repas, Kenïj sembla réfléchir un instant. Il n'avait rien prévu? Santiago pouvait parfaitement comprendre ça, lui même appréciait l'improvisation, alors, il ne s'en formalisa pas outre mesure.

- Et bien... Nous sommes dans la rue principale, on pourrais peut être commencer par se promener?


Le destinataire balaya la zone du regard. Oui, en effet, ils pourraient commencer par là. Il y avait justement quelques magasins qu'il voulait voir, mais il pensait le faire seul. Et puis, s'il y allait avec Kenïj, il pourrait peut être se faire offrir quelque chose, non? Il ne fallait pas abuser, mais tout de même. D'un coup, la perspective de faire les boutiques lui fit envie...
Ainsi, le croque mitaine gardait la main tendue vers un Kenïj qui semblait chercher quoi faire pour les occuper, et quand il se retourna, même s'il parut surpris, il afficha un sourire éclatant pour lui attraper la main à son tour.

- Oh! Oui, bien sur


La main du pêché était plus grande que celle du Cuco, mais il ne s'en formalisa pas, après tout, il avait l'habitude. En revanche, il n'avait pas l'habitude de tenir la main de quelqu'un, alors la sensation lui parut étrange. En effet, sa main semblait froide en comparaison de celle de Kenïj. Agréable, certes . Etrange, à cent pour cent. Néanmoins, ce n'était pas le moment de tergiverser sur quelle sensation il pouvait bien ressentir. Il était question de se promener un peu, non? Alors Santiago attira avec lui le pêché, un grand sourire affiché aux lèvres.


- Justement donc, il y a pas mal d'endroits que je n'ai pas visiter ici!


En parlant d'endroit, il faisait référence à plusieurs échoppes un peu perdu traitant de jeux ou de livres. Des trucs qu'il aimait quoi. Comment allait réagir son accompagnateur? De toute façon, il n'avait qu'à l'emmener autre part s'il s'ennuyait, le croque mitaine était bon public.
Il fallait avouer que c'était peu banal comme premier rendez-vous. S'il fallait passer outre le fait que c'était simplement la deuxième rencontre entre les deux protagonistes, se retrouver en face d'une boutique basée sur les jeux d'horreurs et autres contes du genre était plutôt cocasse. Santiago hésita à ouvrir la porte, ainsi, il posa sa main sur la poignet et se retourna vers Kenïj qu'il avait traîné jusque là.


- Ca te dérange pas si on jette un oeil? Ca fait un moment que je n'y suis pas allée, il doit y avoir de nouveaux articles en vente!


Il découvrit ses dents en un sourire encourageant, comme pour attendrir son partenaire pour le laisser rentrer - et accessoirement, lui offrir un cadeau - .


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[Hrp : Tadadaaa~ Dis le moi si tu veux modifier quelque chose~]

Kenij fut soulagé que la perspective d'aller faire les boutiques plut au Cuco. En effet, avec un homme, rien n'était jamais sur à ce sujet là, aussi cela l'arrangeait-il d'avoir touché juste, complètement au hasard.

- Vraiment? Moi non plus, je n'ai pas encore pris le temps de visiter.

Krimscare n'était pas vraiment une ville "fashion" selon les termes de Kenij, alors il ne s'était pas encore lancé dans ses légendaires journée-shopping. Mais il ne s'attendait pas à le faire avec Santiago, et le regardait avec curiosité l’entraîner vers une boutique étrange. Son partenaire, la main sur la poignée, lui demandait si cela le dérangeait d'entrer. 
Le péché jeta un œil à l’intérieur. Les produits, très variés, rassemblait tout ce que son imagination pourrait attribuer à Halloween, en peut être pire.
La Luxure ouvrit des yeux tout rond, mais curieux.

- Non non, ça me va, allons y.

Répondit-il d'un ton un peu hésitant. Mais qu'est ce que son Valentin trouvait d'attirant à une boutique aussi étrange? Rien ne brillait!

Kenïj ouvrit des yeux tout rond en entrant, et se laissa guider en jetant des regards stupéfaits autour de lui.
Cependant il n’était pas du tout surpris pour les raisons auxquelles pensaient son partenaire. Le péché n’était nullement effrayé, ni même dégoûté par le contenu du magasin.

Rien ne brillait. Aucun vêtement chic, pas de bijoux à la mode. La seule chose à peu près portable était une chaîne avec une croix renversée. Ça pourrait être un collier gothique plutôt fashion.

Jusqu'au moment où Santiago s’arrêta devant les livres et commença à les examiner, Kenij ne remarqua pas les toiles d'araignées. Puis, alors que son Valentin examinait précautionneusement les reliures, ce qui tira un sourire à Kenïj, celui-ci se retourna et se prit une masse légère mais collante et filandreuse dans la figure. 

- Ça va ?

Kenïj dirigea son regard vers le Cuco. Pour la première fois depuis longtemps il avait été en colère, mais cela ne dura que le temps de retrouver la bouille enfantine de son compagnon du jour.

- Ça va toujours, je ne suis pas encore mort! Par contre mon cœur fait des folies, alors pour ma santé émotionnelle il vaut mieux que tu cesses de me regarder comme ça...

Le tout servi avec un sourire.
Quand cet espèce de tue l'amour vint les interrompre, le péché enlevait précautionneusement chaque trace de la toile de ses précieuses mèches. Il se retint de justesse d'éclater de rire en voyant Santiago ignorer royalement le gérant du magasin. 

Bien sur qu'il voulait rester! L'endroit était sombre, et la Luxure adorait les coins sombres.