Kenïj avait eu, ce matin, en se levant et en quittant la maison de la femme (d'age plutôt avancé d'ailleurs) qui l'avait gracieusement logé en son lit pour la nuit, une merveilleuse idée.

Le lycée. N'y avait-il point plus grand regroupement de jeunes proies frêles, fragiles et si intéressantes?
La Luxure avait donc grimpé aux arbres les plus proches de la grille et avait atteint le toit, où quelqu'un était déjà présent.

(desolé pour ne le poster que maintenant, j'etait partie entre-temps x_x )

Petite nuit pour Santi. Petite et mauvaise. Il n'avait eu que peu de temps pour se reposer, et même si cela ne le dérangeait pas plus qu'une plume sur l'océan, ne pas avoir réussi à effrayer la majorité des enfants dont il avait visité la chambre l'avait totalement dépité.

Il s'était donc rendu au lycée comme une âme en peine. Il avait fait trébucher un de ses collègues, mais le cœur n'y était pas. Il s'était donc finalement rendu sur le toit, non s'en avoir emprunté une cigarette et du feu à l'un des nombreux élèves du lycée.

Il s'installa donc à la cime du bâtiment, fixant le ciel. Le soleil le dérangeait, aussi, il plissa les yeux, et soupira avec dépit. Il reprit une bouffé de tabac, et expulsa la fumée par son nez. Il ferma un instant les yeux. Comme les enfants avaient changé... Avant, ils pleuraient pour un simple raclement de porte, maintenant, ils en étaient presque à le frapper avec un sabre en plastique.
Santi soupira de nouveau, quand soudain, POUF! Quelqu'un apparut. Le surveillant se releva nonchalamment et détailla le nouveau venu. Des cheveux blancs scintillants, des yeux bleus électriques. Santi ne l'avait jamais vu par ici, par où était il venu? Du ciel?... Le Cuco ne se questionna pas longtemps avant de remettre sa cigarette au bec.

- D'habitude, ils ne font pas autant d'effort pour venir en cours...

Une bouffé de fumée sortit de nouveau de ses narines, toutes son attention portée sur le jeune albinos qui lui faisait face.

Kenïj repéra le surveillant à l'odeur de sa cigarette. Sinon, n'ayant pas une ouïe ou un odorat exceptionnels, il serait passé à coté.
Il sourit. Toute proie est bonne à prendre, et il n'avait pas l'habitude d'être difficile.

Il avança donc à grands pas souples vers Santiago, en faisant tinter ses nombreux colliers, bracelets, et autres accessoires de mode inutiles.

- Bonjour! Aurais-je l'honneur de connaitre votre identité, bel homme?

Ses intentions étaient très claires, voir même transparentes, mais il ne s'en souciait pas le moins du monde.
La Luxure n'a jamais été très subtile.

Le nouveau venu venait de porter son attention sur le Cuco. Ce dernier se sentit littéralement "dévoré" du regard, tandis que son vis-à-vis souriait. Celui-ci fit un pas, puis un autre en direction du surveillant. Sa démarche était souple, voir gracieuse même. Santi n'avait pas l'habitude de voir quelqu'un marcher de cette façon, aussi, il fut d'autant plus surpris... Quoique le terme surpris ne fut pas le meilleur pour décrire son état d'esprit.
Bref, le tintement des nombreux colifichets que portaient l'albinos aux cheveux scintillants faisaient office de bruissements aux oreilles du surveillant, qui, lui même, appréciait s'en affubler quand il ne travaillait pas, règlement du lycée l'obligeant à respecter une certaine "mode".

- Bonjour! Aurais-je l'honneur de connaitre votre identité, bel homme?

Santi haussa un sourcil. Il n'avait pas l'habitude d'un tel qualificatif. D'habitude, on l'appelait "casse pied", "pot de colle", "Je vais te tuer", etc etc... Donc, tout ça pour dire que le marcheur de la nuit, grande terreur des enfants (il aimerait tellement) eut tout de suite une bonne impression sur ce nouveau venu, il lui fit donc l'honneur de sourire, et d'ainsi dévoiler ses dents blanches, légèrement plus pointus que la moyenne. Bien sûr qu'il se doutait que "bel homme" cachait plus qu'un simple compliment, mais Santi avait du mal à concevoir qu'un élève, qui plus est un humain (car oui, il en est convaincu), puisse lui faire des avances.

- Ici, tout le monde m'appelle Santi... Et toi, tu es...?

Oui, il tutoyait l'albinos devant lui, car, comme dit plus haut, il pensait que c'était un élève, et il lui parlait donc en conséquence de cause, oubliant totalement que le nouveau venu était passé par les arbres un peu plus tôt.

Kenïj fut particulièrement satisfait du sourire que le surveillant eu à son égard. Il y voyait une réussite préliminaire et dévoila a son tour son plus beau visage.

Apparemment, l'inconnu le prenait pour un élève. Chose plutôt drôle d'ailleurs, mais la Luxure comptait bien jouer là dessus, sans mentir toutefois, en se contentant de poursuivre le quiproquos.

- Kenïj Lagneìa! Pour vous servir.

Il s'inclinait aussi bas que sa souplesse le permettait, puis se releva rapidement, décidé à en savoir plus sur sa nouvelle proie.

- Vous travaillez ici? Je ne vous avait jamais vu auparavant.

La phrase, accompagné d'un clin d’œil charmeur, avait été dite d'un ton guilleret, léger, mais tout de même sérieux.
Kenïj tenait absolument à ses informations.

- Kenïj Lagneìa! Pour vous servir.

La déclaration fut accompagné d'une gracieuse courbette que le surveillant s'amusa à comparer avec celle faite dans les films à l'eau de rose lors de présentations classiques. Puis, le dit Kenïj se releva prestement avant de continuer sur sa lancée.

- Vous travaillez ici? Je ne vous avait jamais vu auparavant.

Santi fut alors vexé et afficha une moue boudeuse. Pour afficher un peu plus son mécontentement, il laissa tomber sa cigarette entièrement consumée et, après l'avoir écrasée, mit ses mains dans ses poches et fixa l'horizon, toujours aussi boudeur qu'un gamin. L'expression aurait put être adorable s'il n'y avait pas eut ces yeux rouges au milieu du visage. Il décida pendant un bref instant qu'il ne parlerait plus au nouveau venu, mais comme le font les enfants, il oublia bien vite sa résolution et finit par répondre, non sans une pointe de reproche.

- Oui, je travaille ici, je suis surveillant...

Son regard vermeil était de nouveau posé sur Kenïj, et piqué par la curiosité, il ajouta.

- C'est bizarre que tu ne m’aie jamais vu... Ici, tout le monde me connait. Tu es nouveau?

Puis, il pesta tout seul, baissant le ton, faisant des remarques telles que "Pourquoi personne ne m'a prévenu?", "Après ils se plaignant qu'on n'accueille pas les nouveaux". Son débit de paroles étant assez rapide, le pestage ne dura pas plus de quelques instants. Enfin, le Cuco se tut et laissa le temps à son vis-à-vis de reprendre la parole.

Le jeune homme perçut bien vite le ton de reproche et l'attitude boudeuse puérile. Cela l'amusait encore plus, il était lui aussi très gamin sur les bords, si l'on oubliait quel vice il incarnait bien sûr.

- Surveillant... Quel joli métier!

Kenïj s'imaginait déjà "surveiller" des élèves, bien que pour lui le terme soit assez détourné de son sens premier. Il se perdit dans ses rêveries puis refit surface.

- Nouveau? Vous voulez dire, élève? Pas du tout, je suis bien trop vieux pour ça!

La luxure rit à gorge déployée, bien que son apparence juvénile lui ai souvent causé ce genre de malentendu, il les trouvaient toujours aussi cocasses.

-Nouveau? Vous voulez dire, élève? Pas du tout, je suis bien trop vieux pour ça!

Santi haussa un sourcil, l'air interrogateur, tandis que le rire de Kenïj résonna sur le toit. Le rire, bien qu'assez fort, marquant sûrement l'amusement du nouveau venu vis-à-vis de la question, était loin d'être déplaisant à entendre, et, au final, notre Cuco ne mit pas longtemps à joindre inconsciemment le sien à celui de Kenïj.
Il finit tout de même par déclarer entre deux gloussement, manquant toute fois de s'étouffer, un "Mais pourquoi on rigole, en fait?", avant d'essuyer une larme et de se remettre à rire comme un déjanté. Genre, imaginez, vous êtes seuls, le soir, vous entendez un rire inquiétant et amusé, sonnant un peu comme celui d'un fou récemment sortit d'un asile psychiatrique... "Fin, pas à ce point, mais l'idée est là.
Les deux compères finirent tout de même par se calmer, et, toussotant, encore sous le choc du fou rire, Santi prit la parole.

-Donc en gros, t'es quoi? Un surveillant, un prof?

Le Cuco avait toujours un grand sourire au lèvre, oubliant totalement sa bouderie d'un peu plus tôt. En réalité, la réponse lui importait peu. Il se fichait de savoir si oui ou non Kenïj avait le droit d'être ici. De plus, il appréciait particulièrement la présence du jeune homme, son sourire illustrant parfaitement ce sentiment. Aussi il reprit.

-Bah de toute façon, c'est pas important... Genre, tu transporterai pas une bombe sur toi quoi...

Le surveillant fouillota dans une de ses poches, espérant y trouver une cigarette et un briquet, mais en vain. Il soupira et reporta son attention sur l'albinos.

-A part ça, je peut faire quelque chose pour toi?

Il avait finit par poser la question, piqué par la curiosité.


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[hrp : Vraiment navrée du retard, j'ai eu un bug de présentation de la réponse, et après, je me sentais pas de tout recopier... Et donc voilà, j'ai mis longtemps... Encore désolée... ><]

Kenïj avait presque les larmes aux yeux. Il était décidément tombé sur quelqu'un de particulièrement divertissant. Il n'en fallait pas plus à son esprit puéril pour être euphorique et oublier toute discrétion préalable.

- Ni surveillant, ni professeur monsieur. Juste un passant désireux de faire connaissance avec de nombreux élèves...

Sans plus de précision sur le genre de "connaissances" ou "liens" qu'il souhaitait établir, il avait tout de même donné les véritable raisons de son entrée plutôt forcée.
Cependant l'homme en face de lui ne semblait pas attacher beaucoup d'importance à sa présence, ou non.
La Luxure le regarda fouiller ses poches, puis prit son temps pour répondre a la question.

- Pour moi? Oui, il y a bien des choses... Mais pour l'instant, juste m'indiquer là ou se trouve les élèves s'il vous plait.

Santi fixait toujours le jeune homme avec curiosité. Celui-ci, toujours joyeux après le fou rire d'un peu plus tôt, prit un léger temps pour répondre, comme s'il cherchait les mots.

- Pour moi? Oui, il y a bien des choses... Mais pour l'instant, juste m'indiquer là ou se trouve les élèves s'il vous plait.

Le surveillant pencha la tête d'un air interrogateur. Puis, il se redressa et sourit de manière exagérée. Kenïj pensait-il vraiment qu'il allait lui donner le renseignement aussi facilement. C'était mal le connaitre. En même temps, vu que les deux ne s'étaient rencontrés que quelques minutes un peu plus tôt, cela pouvait s'expliquer.
Il attrapa le trousseau de clé pendu à sa ceinture, preuve qu'il faisait bien parti du corps surveillant, se dirigea vers la porte du toit et la verrouilla. Il lança un sourire resplendissant à Kenïj en repositionnant les clés et retourna à sa place d'origine, les bras croisés dans le dos. Il sifflota et se dandina, puis, il prit la parole.

- Ok, je te dis tout ce que tu veux, si tu arrive à me reprendre les clés. De toutes façons, à part repartir de là où tu es venue, tu n'as pas vraiment le choix, hein?

Il gloussa, fière de lui, il venait de trouver un partenaire de jeux, et il avait le temps avant que quelqu'un ne le rappelle à l'ordre pour lui rappeler le pourquoi on l'avait embauché. Il s'étira un instant avant de reporter son attention sur Kenïj, il ne douta pas un instant que celui-ci laissa tomber, aussi, se préparait-il à courir au moindre geste de celui-ci.

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[Hrp : Vraiment désolée du temps que ça a pris ;_; Et pis, de la qualité de la réponse aussi... D,:]

La Luxure observa fixement les moindres gestes de son compagnon de jeu du jour. Il écarquilla les yeux, surprit, pendant une fraction de secondes.
Jamais personne ne s'était délibérément enfermé avec lui aussi tôt. Jamais personne n'avait sauté ainsi à pied joint dans son piège.

Un acte plutôt fou, mai transpirant de confiance.
Kenïj sourit de nouveau:

- Vous voulez jouer? Vous me facilitez la tache dis donc! Verrouiller la porte... je ne pensait pas en être déjà arrivé à ce point là avec vous!

Le péché rit encore. Et s'assit par terre, les yeux brillants.

Sur ses gardes, le croque mitaine ne détachait pas son regard de son compagnon de jeu et lui rendit son sourire.

- Vous voulez jouer? Vous me facilitez la tache dis donc! Verrouiller la porte... je ne pensait pas en être déjà arrivé à ce point là avec vous!

Le surveillant pencha la tête sur le côté sans bien comprendre, et alors qu'il attendait une sorte de course, de jeu de chat et de souris, Kenïj... S'assit. Le plus simplement du monde. La mâchoire lui en tomba. Surpris, il resta muet quelques instant, puis, il reprit ses esprits.

-A-Attends, je crois que t'as pas tout compris... Oui, je veux jouer mais... T'es pas censé t'asseoir là...

Le Cuco prit une mine contrariée et croisa les bras pour réfléchir un instant. Il pinça ses lèvres. Depuis le début, quelque chose le gêné chez le nouvel arrivant. Pas gênant dans le sens dérangeant, mais gênant dans le sens "Je-n'arrive-pas-à-mettre-la-mais-dessus". il y avait quelque chose chez Kenïj d'attirant, ce qui faisait que le petit farceur appréciait au plus haut point sa compagnie, néanmoins il venait d'être déstabilisé. Aussi, il s'avança vers Kenïj, prenant soin de vérifier que ses clés étaient bien attachées, et s'accroupit devant lui. Il ne souriait pas, il avait repris sa mine de gamin boudeur. Quelque chose lui disait qu'il n'arriverait pas à faire se lever Kenïj rien qu'en le lui demandant, aussi, il déclara, de manière très mature d'ailleurs.

- Pffff, t'es pas drôle!

En y repensant, au lieu de se focaliser sur lui même, il aurait peut être dut prêter attention à la phrase du jeune albinos, à savoir "Vous me facilitez la tâche", mais que voulez vous, quand on est enfant de la Peur, on a du mal à s'inquiéter pour des détails.

Le péché voyait bien qu'il avait étonné le surveillant. Cela ne l’inquiétait pas, après tout ils finiraient bien par se comprendre a un moment ou à un autre.
Pour l'instant Santiago lui faisait tout simplement penser à un enfant qui aurait été en difficulté devant un puzzle ou un jeu de réflexion.

L'image le fit rire intérieurement, rire qu'il contint en fermant les yeux. Or quand il rouvrit ces derniers, le surveillant se tenait accroupit devant lui.

- Pffff, t'es pas drôle!

Kenïj, a son tour, ne comprenait plus grand chose. Il se força a examiner la situation (chose très rare compte tenu de son caractère) et se dit que si l'homme face à lui était vraiment l'enfant qu'il pensait, il voudrait jouer comme un enfant.
Le péché se leva.

- Bien bien. A quoi veux tu jouer, et qu'est ce qu'on met en jeu?

Un rictus appréciateur barrait son visage.

Quelques minutes s'écoulèrent. Les deux jeunes gens semblaient en pleine réflexion, puis, Kenïj se leva. Le croque mitaine lui lança un regard interrogateur. Depuis le début de leur rencontre, il n'arrivait pas à cerner le personnage, et ça l'agaçait. Il pinça de nouveau ses lèvres, signes de son sentiment présent, et leva la tête sans se relever.

- Bien bien. A quoi veux tu jouer, et qu'est ce qu'on met en jeu?

Un "Oh" sortit doucement de la bouche du surveillant, puis, ce dernier se releva hâtivement à son tour. De nouveau, il sourit et leva son index en direction de Kenïj.

- Tu veux faire un pari alors?

Il tapa dans ses mains, ravi. Il n'avait aucune idée de ce qu'il pourrait demander, aussi, il demanda la première chose qui lui venait à l'esprit.

- Un repas! Si je gagne, tu me devras un repas!

Il sautilla sur place et son sourire s'agrandit. Il savait déjà où il voulait aller. A ce fameux restaurant mexicain, là où il y a des épices partout dans les plats. Il se sentit baver, aussi, s'essuya t'il à la hâte.

- Quant au jeu, tu dois être sourd un peu, mais tu devais attraper mes clés je te rappelle.

Il les désigna, attachée à sa ceinture. Ensuite, rayonnant de joie, il déclara :

-Allez, tu veux quoi si tu gagnes? Je préviens, je n'accepte pas de me jeter du toit!

Il secoue négativement son index, puis, il sautilla, de nouveau prêt à détaler au moindre geste de son compagnon de jeu. Un vrai gamin, heureux de tuer le temps, et convaincu de gagner un repas gratuit.

La Luxure sourit devant l'empressement de son interlocuteur à se relever. Décidément, il semblait tout a fait dans son élément.
Alors qu'un index se pointait vers lui, il répondait de bonne grâce à la question, qui n'en était pas vraiment une:

- Oui oui, un pari.

Alors que Santiago venu de prononcer son vœu, Kenïj écarquilla les yeux. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas parié, mais l'idée d'un repas l'amusait.

- Pas de problèmes. Si je gagne? Un bisou.

Ben oui, il ne pouvait tout de même pas faire semblant de ne pas être ce péché.
Attraper des clés ne semblait pas extraordinairement difficile, et Kenïj réfléchissait déjà aux différentes tentatives qu'il mettrait en œuvre.

Toujours sautillant et frétillant, Santi écouta la demande de son camarade de jeu. Il s'arrêta un instant, mais son sourire ne s'effaça pas. Il n'avais jamais embrassé d'homme, mais au final, la proposition lui paraissait honnête, du moins, plus que la sienne, car son restaurant n'était pas donné à n'importe qui. Il acquiesça donc et détailla Kenïj. Celui-ci semblait réfléchir, et le surveillant se dit qu'il cherchait probablement en moyen de lui prendre ses clés, c'était même certains. Il gloussa.
Lui même n'avait rien élaboré de bien folichon pour échapper au jeune homme, tout cela avait été improvisé, il comptait avant tout sur ses dons pour la course et se cacher, chose qu'il faisait admirablement bien des années d'existence pour effrayer enfants et parents. La technique ne marchait plus aussi bien qu'avant, mais personne n'avait encore réussi à le voir totalement, et de cela, il était fier.
Néanmoins, un problème persistait, il n'y avait ni limite de temps, ni limite tout court, en fait. Seuls la victoire ou l'abandon de Kenïj pourraient mettre un terme au jeu. Santi se dit que c'était mauvais pour lui s'il s'éternisait ici, il leva donc son pouce et hurla.

-Pause! Attends!

Il alla vers une extrémité du toit, et y déposa les clés, puis, il revint vers son compagnon de jeu, et l'entraîna vers l'autre extrémité.

- C'est plus simple comme ça! On va faire une course! Comme ça, je serai pas en retard!

Il marmonna pour lui même "Et j'éviterai la baisse de salaire par la même occasion". Puis, reportant son attention sur le jeune homme il explique rapidement que le concept était le même : Attraper les clés pour remporter le pari. Son sourire trahissait sa confiance, il était toujours sûr de gagner. Il se positionna et déclara.

- A mon signaal... Go!

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[Hrp : J'ose changer le jeu! /PAN/ Je me suis dit que comme ça , ça serait plus simple et plus facile, qui faudrait juste désigner le vainqueur... Breeef, je t'agresse par mp o/]

La Luxure réfléchissait toujours. Ce jour était vraiment à noter sur son calendrier "Les Dieux de Krimscare" et les "Pin-up meurtrières", car il n'avait jamais été aussi réfléchi.
Santiago semblait sur le point de résoudre un problème existentiel auquel Kenïj ne pensait absolument pas, aussi lorsque son compagnon lui dit "Pause", il sursauta légèrement, arraché à de profondes spéculations.

- Mmh?

L'observant poser ses clés, puis revenir, le péché crut une fraction de secondes que son adversaire abandonnait, ou lui offrait un avantage. Mais il chassa vite cette idée en voyant le sourire que lui offrait Santiago en revenant.

- Une course? Mais tu triche! Je sais pas courir...

Ce qui est partiellement faux, precisons-le. Et oui, Kenij sait courir après beaucoup de chose, mais certainement pas après des clés. Cependant il est de constitution plutôt fine et musclé, alors il devrait se débrouiller.
De plus il se fichait de gagner, ce qui apparemment n’était pas le cas de l'homme à coté de lui. En effet, pour lui l'issue de la course revenait à gagner soit un bisou soit un diner aux chandelles, ce qui l'enchantait. Il ne se souciait pas de devoir payer, la Luxure est, et a toujours été, riche.

- A mon signaal... Go!

Kenïj s’élança en avant.

Le croque mitaine vit son adversaire s'élancer. Lui qui avait donné le départ démarra au quart de tour, ne lâchant plus des yeux ses précieuses clés. La distance qui les séparait du "Grand Prix" n'était pas très importante, mais la parcourir en un minimum de temps pouvait devenir un véritable défi.
Le silence si fit, seul s'écoutèrent le martèlement pressé des pieds des deux jeunes gens, puis un glissement.
A quelques mètres de ses clés, le surveillant se jeta un avant, pour glisser sur le sol et les attraper. Sa main se referma bien sur sa prise, mais il continua quelque peu à déraper et... Buta douloureusement contre la grille de protection du toit.
Il oublia un instant le but premier de la course et pestouilla. Il se plaignit et déclara que cette grille était mal placée, et des tas d'autre choses, toute plus illogiques les unes que les autres, puis, enfin, il se retourna et aperçut Kenïj. Ah... Tout lui revenait. Il se releva prestement, comme si de rien était et brandi fièrement les clés, un grand sourire dévoilant ses dents, affiché sur son visage rayonnant.

- HA! J'ai gagné! T'as vu ça?

Il rit orgueilleusement de sa victoire, puis, surexcité, il sautilla sur place en tapant des mains.

- Wééé! Je vais pouvoir manger première classe! Wouhou!

Puis, il entreprit de se calmer un peu, quoique la joie transpirait désormais de tous les pores de sa peau. Il fixa Kenïj et lui sourit à nouveau.

- Allez! Je suis content, tu veux un prix de consolation? J'ai des tickets cantines s'tu veux?

Il ré-accrocha ses clés à sa ceinture et lança un regard interrogateur vers son ancien adversaire, sans se départir de son sourire. Il allait enfin pouvoir manger dans le restaurant de ses rêves!

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[Hrp : Yabaha! Mate c'te réponse que j'ai faite! /PAN/]

Kenïj avait abandonné dès la première seconde, lorsqu'il avait vu Santiago le doubler. Il avait profité du fait que son adversaire était complétement obnubilé par la course, pour poursuivre au pas.
Il laissa échapper un court rire, clair, lorsque ce dernier s'était pris la grille.
Amusé par la joie du croque-mitaines, le péché hocha la tête en souriant lorsqu'il lui demanda ce qui n'était d'ailleurs pas tellement une question.

"- HA! J'ai gagné! T'as vu ça?"

Sautillant comme un gamin de bas age, tout fier de sa victoire, l'homme en face de lui exultait l'euphorie.
La Luxure sourit malgré lui. Un diner était-il vraiment suffisant pour le consoler? En temps normal oui, mais il sentait qu'il aurait bien du mal à faire comprendre ses intentions à cet homme-là.

- Et bien, nous n'avons plus qu'a nous retrouver au restaurant n'est ce pas? Fixons le rendez-vous, puis je devrais, à mon grand regret, vous laisser. Il commence à se faire tard et un de mes petits boulots m'attends.

Kenïj ponctua sa phrase d'un nouveau sourire., et tourna les talons. Répétant les mêmes gestes qu'au départ, il se faufila hors du lycée.